Tokusatsu: tu sais c’est quoi ?

tokusatsu

(déjà, désolé pour le titre…)

Le japon contribue de façon majeure à la (sous-)culture. C’est un pays riche d’une histoire millénaire remplie de figures très originales (samouraïs, ninjas, monstres, robots…) et d’époques à la fois exotiques et similaires aux nôtres (sagesse antique, brutalité médiévale,…)

La culture et le cinéma japonais ont inspiré plus d’un réalisateur: G. Lucas avec Star Wars à repris l’intrigue de base de La forteresse cachée, sans parler des sabres lasers, de la Force (discipline zen par excellence, avant que ça ne devienne cette bullshiterie de midi-chlorien…). Les 7 mercenaires est un remake western des 7 samouraïs. Le cinéma d’épouvante, très prolifique et original, est régulièrement remaké pour le public occidental…

Mais l’un des sujets les plus authentiquement japonais et de fait assez peu transposé dans une version occidentale c’est celui du tokusatsu.

Terme japonais qui s’applique à n’importe quel film ciné ou de télévision qui comporte des super-héros (ex: Super Giant – 1957, Moonlight mask -1958…) ou des monstres et fait un usage considérable des effets spéciaux (tokusatsu se traduit littéralement comme “tournage spécial” en japonais).

Dis comme ça, ça ne semble pas être très spécifique… Le tokusatsu concerne surtout des productions de SF, fantastique, horreur,… mais pas uniquement. Ce qui le rend très spécial, c’est la caractérisation des personnages et leurs pouvoirs.

Transmutation !

Le tokusatsu a des origines dans le théâtre traditionnel japonais, plus précisément le kabuki (plein d’action et de combat) et le bunraku qui a utilisé quelques-unes des premières formes d’effets spéciaux, comme les marionnettes.

On distingue 4 ou 5 grands types de tokusatsu (non anime). La classification n’est pas très précise…

  1. Kaiju et dérivés
  2. Henshin et Metal Hero
  3. Super Sentai
  4. Yôkai

1 / Kaiju, Kaijin et Daikaiju

Respectivement: monstres (ou “bêtes étranges”), monstres humanoïdes et monstres géants.

L’exemple le plus connu c’est bien sûr Godzilla (1954). C’est aussi le papy ! Les techniques développées par Eiji Tsuburaya pour les studios Toho continuent à être utilisés dans le film tokusatsu et l’industrie de la télévision. A savoir:

  • usage intensif des maquettes (et leur destruction)
  • ralenti pour suggérer l’effet de taille gigantesque
  • personnage joué par un comédien en costume (suitmation), plus rapide, moins cher que le stop-motion.

Le film est l’expression des peurs encore vivaces de l’époque post-Hiroshima sur le nucléaire et les risques des radiations.

Sans atteindre la popularité de Godzilla, d’autres monstres bien connus comme Mothra, Anguirus, Rodan, Gamera et King Ghidorah ont alimenté les films de Daikaiju.

Tour à tour Forces de la nature, Héros ou Vilains, ces monstres sont dérivés d’animaux ou de créatures mythologiques plus souvent que d’humains, à l’inverse des monstres occidentaux (vampires, momies, frankensein, zombies,…).

Mais comme pour l’horreur des années 50 – 60 (période classique des studios de la Hammer) le genre adore mettre en scène des affrontements épiques entre ses diverses stars (voire rencontrer des challengers d’autres continents: King Kong vs Godzilla). Le genre est très prolifique (30+ films pour Godzilla) montrant l’engouement du public pour le domaine…

2 / Henshin et Metal Hero

Henshin signifie “transformation” (littéralement : “changer son corps”. Ouep, je parle couramment 38 langues).

Les héros de henshin ont typiquement une formule de transformation, qu’ils récitent quand ils se transforment (un truc à la Shazam comme pour Captain Marvel…). On ne sait pas trop d’ailleurs si cela participe à la transformation ou si ce n’est qu’un slogan.

Le terme henshin est même directement utilisé par certains héros comme Kamen Rider. A noter que dans cette série et ses (nombreux) dérivés, l’armure évoque plus une carapace d’insecte qu’un costume métallique.

La différence entre les 2 (henshin et metal hero) est souvent minime mais pas mineure: certains héros ne passent pas par la case transformation bien que l’aspect final du personnage soit très semblable: celle d’un androïde (Spectreman,…), cyborg, or humain qui porte un costume de métal (Space Sheriff Gavan (1982 aka X-OR), Space Sheriff Sharivan (1983 aka Puissance Rouge)…

Bien qu’il y ait des exceptions: dans la série San Ku Kai – 1979 (qui ne signifierait pas vraiment Terre Lune Soleil…) , les héros ne sont pas entièrement recouverts d’une armure à l’aspect métallique une fois leur henshin achevé.

Anecdote: San Ku Kai a été tourné à la suite du film les évadés de l’espace (1978) afin de rentabiliser décors et effets spéciaux. On trouve d’ailleurs de nombreux stock-shots du film dans la série TV.

Mélange d’influences post Star Wars et Planète des singes, la série est une vraie madeleine de Proust pour les kids des années 70… à l’instar de Goldorak (bis), Capitaine Flam ou Albator… (putain le trio de héros quand j’y repense…)

Le plus souvent le héros est un représentant de la loi en vigueur dans le comté ou le secteur spatial du coin. Souvent le genre est pétri de technologie, qui entre les bonnes mains, peut être utilisée pour le plus grand bien. On y voit bien sûr le contrepied des Kaiju…

3 / Super Sentai

Cette catégorie pourrait être inclue avec la précédente; la principale différence étant qu’il ne s’agit plus d’un héro unique mais d’une équipe. Le terme sentai désigne d’ailleurs un “escadron de combat”.

Le genre est très clairement destiné au jeune public: costumes colorés, personnages typés et unidimensionnels, thèmatique claire sur le Bien et le Mal… ainsi qu’une propension marqué au marketing de jouet dérivé (Bandaï étant souvent associé au production de la Toei ltd).

Le plus connu c’est bien sûr Bioman mais le principe reste le même pour les Turborangers, Jetman et autres Fiveman. L’équipe est souvent composée de 5 membres (dont le leader est en rouge, les filles héritant du jaune et du rose quasi-systématiquement). Le nombre 5 est dans beaucoup de civilisation celui de l’humanité (voir ci-dessous) et de l’ouverture aux monde (les 5 sens et les 5 formes sensibles de la matière d’Aristote).

Chaque membre possède 1 véhicule spécifique qui, regroupés tous ensemble (1 tronc + 2 jambes + 2 bras) permet l’assemblage, dans le final de chaque épisode, d’un robot géant à même de combattre des monstres non-moins géants et machiavéliques. (Et de détruire tout plein de maquettes par la même occasion).

C’est un des genres du tokusatsu qui a été adapté en version locale avec le plus de succès (Power rangers,…) mais aussi parodié avec le plus de succès…

4 / Yôkai

Littéralement démon, esprit ou monstre (le mot est composé des kanji “d’un autre monde” et “étrange”).

Personnages du folklore japonais (souvent des animaux ou des objets traditionnels), la déclinaison en tokusatsu est plus anecdotique que les 3 catégories précédentes en ce sens où les héroïnes (plutôt que les héros) sont de groupes de yokai-hunters. Elle pourrait même faire partie intégrante des sentai (Shinkenger, Ninja Sentai Kakuranger).

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11 / 11 / 11 | catégorie: films - séries | Aucun comm.

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