Ces posters de films qui roxxent
Bien sûr, ce qui nous décide à aller voir un film c’est plus qu’un simple poster (casting, trailer, critiques…) mais l’affiche reste un moyen historique (presque aussi vieux que le cinéma), simple et particulièrement efficace pour attirer les foules devant le grand écran.
Une des formules magiques qu’utilisent les gourous du marketing est résumée par l’acronyme AIDA.
- Attention: attirer le regard dans nos environnements saturés de messages et d’annonces.
- Intérêt: capturer cette attention le temps nécessaire pour faire passer le message voulu
- Désir: une fois le message reçu, donner envie d’en savoir plus, de connaître la suite du message
- Action: aller acheter un ticket pour vivre l’intégralité de l’expérience…
Une affiche ciné réussie est la mise en pratique graphique de ces 4 règles. La difficulté c’est de donner envie sans montrer de spoilers…
Ce que de nombreuses bandes-annonces ne savent pas faire… Un poster est forcément plus concis. Mais ce qui en fait plus qu’un simple tract c’est son style, son iconographie, sa typographie, bref ses qualités artistiques.
Voici 30 des meilleurs posters de films, de 1927 à aujourd’hui.
Unforgiven (1992)
Pose inhabituelle pour un cow-boy (on devine à peine Clint Eastwood en plus), cette affiche sombre nous présente un héro avec une arme tenue dans son dos.
Sa posture évoque quelqu’un ayant les mains attachées et prisonnier de son passé violent…
127 hours (2010)
La pose acrobatique évoquant le danger, la forme de la gorge rocheuse en forme de sablier… une excellent exemple de symbolisme réussi.
Scarface (1983)
Blanc et noir, pas de milieu… Juste le rouge sang du titre et le nom de Pacino. Une représentation symbolique de l’univers moral binaire du film de gangster du XXe siècle.
La simplicité graphique du personnage, l’absence de décor, permet de supporter la quantité de texte inhabituelle pour une affiche moderne. Brillant.
Fear and loathing in Las Vegas (1998)
Une tête déformée, avec des lunettes de soleil qui, en plus de donner un aspect d’insecte (ou d’un autre animal) à Johnny Depp, reflète une scène nocturne de Las Vegas alors que le personnage est en plein désert, de jour…
Tout évoque le trip halluciné du journaliste gonzo Raoul Duke, avec les tâches d’encre qui se transforme en oiseaux de proies.
Jaws (1975)
Non seulement c’est l’une des images les plus reconnaissables dans l’histoire du cinéma, mais elle reste efficace à ce jour. La différence de taille du requin avec le nageur est la clé …
The phantom menace (1999)
En voyant cette affiche, un nouvel espoir (évocation du 1er épisode de la trilogie originelle) remplit le cœur de tous les fans de SW. L’espoir que l’histoire sera centrée sur la psychologie des personnages, sur les déterminismes amenant un garçon blondinet à passer du côté obscur et devenir le pire bad-guy de la galaxie lointaine, très lointaine.
The Dark Knight (why so serious ?) (2008)
Un joker à peine visible mais extrêmement inquiétant, moins cartoon que son prédécesseur à l’écran. Un excellent contraste entre la tagline, “pourquoi tant de sérieux” et le ton du film, plus réaliste et grave que la vision de Burton.
Metropolis (1927)
L’artiste allemand Heinz Schulz-Neudamm offre au Metropolis de Fritz Lang une affiche qui est sans doute plus célèbre que le film lui-même. L’angle, la conception géométrique sont incroyablement fraits tandis que le ton sépia est tout simplement charmant.
StarWars (1977)
Tellement epique ! Un poster qui reprend tous les codes des images d’Heroic Fantasy (à la Franck Frazetta) mais à la sauce SF. Les frères Hildebrandt, à l’origine de cette affiche, sont aussi des spécialistes du genres (illustrateurs pour LOTR, Harry Potter, Magic the Gathering,…)
Bien sûr, Le film s’éloigne de cet aspect graphique mais l’impression laissée est la même: grandiose, profondément originale et dramatique.
Vacancy (2007)
Sans être un chef-d’oeuvre, ce film est un bon série Z, avec une ambiance d’hôtel décrépit et quasi-abandonné que l’affiche rend parfaitement. On perçoit immédiatement l’esprit de ce thriller: il n’y a pas que dans l’espace que personne ne vous entend crier, il y a aussi les motels de routes secondaires délaissées…
THX 1138 (1971)
Il ne s’agit pas de l’affiche d’époque mais celle de l’édition director’s cut (année ?).
L’affiche évoque la jeune fille à la perle de Vermer: les tons, le velouté de la peau, le canevas de la toile de ce portrait atypique. Centré sur l’oreille d’un personnage féminin non-identifié marqué comme on le fait avec le bétail.
Showgirls (1997)
Le noir domine cette affiche sobre et élégante, pour un film sur les coulisses d”un milieu qui ne l’est pas du tout. Le rose est là pour le glamour. La silhouette évocatrice reprend la forme des S présents en début et fin de titre. Suggestif et efficace, sans être racoleur.
Hard Candy (2005)
Un chaperon rouge placé au centre d’un piège à loup, comme appât pour un grand méchant loup moderne (pédophile)… le pitch du film en une seule image.
Assassin(s) (1996)
Belle utilisation de la profondeur de champ, avec le point fait sur le pistolet tendu au spectateur. L’injonction est renforcée par la contre-plongée, accentuant l’effet dominateur du maître (Serrault) sur l’apprenti assassin (Kassovitz).
E.T. (1982)
Autre exemple de la collaboration Spielberg / Struzan
Évocation du toucher divin peint par Michel Ange sur le plafond de la chapelle sixtine, on ne découvre que les doigts manifestement pas humains de E.T. qui rentre en contact avec celui d’Elliot, jeune garçon touché par l’innocence et la bonté de son visiteur. La deuxième affiche reprend également un moment culte du film, qui définit parfaitement la poésie de ce classique.
The nightmare before Christmas (1993)
Tout le style de Burton est là, avec son imagerie d’Halloween gentiment effrayante sans être mièvre ni commune.
The Dark Crystal (1983)
Richard Amsel (illustrateurs pour Les aventuriers de l’arche perdu, Chinatown, Le crime de l’Orient Express,…) est connu pour savoir capturer dans ses images la nostalgie d’une époque, d’une histoire… Quel plus bel exemple que Dark Crystal, dont le monde déliquescent attend de renaître à nouveau…
Burried (2010)
Magnifique. Librement inspirée de l’affiche de Saul Bass pour Vertigo, ce poster décrit non seulement la situation du film (un homme enterré vivant) mais aussi la spirale tragique (angoisse, découragement, impuissance,…) que le protagoniste va endurer…
Nikita (1990)
Une autre affiche avec un point de vue hors norme. Cette vue aérienne permet une composition d’une force incroyable, avec ce personnage qui semble minuscule, fuyant en direction de la lumière. Simplement magistrale, probablement ma préférée.
Fright Night (1985)
C’est incontestablement années 80, mais malgré le design old-school, il y a quelque chose de très effrayant avec cette maison isolée, le visage hideux, grimaçant, les tond froids de la plaine lune et la figure solitaire à la fenêtre… Quant au logo-titre c’est une résussite, sobre et efficace.
Stranger on the Third Floor (1940)
Classique du film noir, avec son urbanisme troublant, ses compositions en diagonale, à contre-plongée et son histoire à tiroirs; ces éléments sont reflétés dans l’affiche du film. L’histoire suit un innocent faussement accusés d’assassinat et sa quête désespérée pour laver son nom.
Gone with the wind (1939)
L’image emblématique de Clark Gable et Vivien Leigh peint par l’artiste renommé Tom Jung. De l’intensité du regard de Gable, au le ciel enflammé derrière lui, tout sur cette affiche est très dramatique.
Gremlins (1984)
Un low-key pour les bestioles de Joe Dante. Le minimalisme est à l’ordre du jour ici, avec une allusion par John Alvin des caractéristiques nettement moins câlines des Gremlins.
Aladdin (1992)
Aperçu minimaliste de John Alvin pour le classique de Disney, une des nombreuses images emblématiques que l’illustrateur a offert à la Souris. Elle résume le sens profond d’émerveillement du film, avec ce fond couleur des (1001) nuits d’arabie…
Tron (1982)
Véritablement épique, avec le disque halo de lumière, quasi biblique. Si les effets visuels se révéleront être un peu capricieux, l’affiche cache bien son jeu…
Indiana Jones and the temple of doom (1984)
Commandé initialement à un autre artiste, George Lucas ne fut pas heureux avec le produit final, et pris contact avec Drew Struzan pour une image alternative. Il est devenu l’artiste attitré d’Indy depuis.
Harrison Ford, incarnation parfaite de l’aventurier semble particulièrement badass, tandis que l’inclusion de Mola “arrache-coeur” Ram apporte l’aspect menaçant au tableau.
Escape From New York (1981)
L’emblématique tête coupée souligne parfaitement le chaos dans lequel évolue Kurt “Snake” Russell. Impossible de ne pas être intrigué par le film. Voir Cloverfield pour le même effet…
Back to the future I-II-III (1983)
L’affiche du premier opus est sans conteste la plus emblématique, mais l’astuce trouvée par Struzan, placer le Doc derrière Marty comme un repère visuel, est une excellente idée et fonctionne aussi pour la troisième partie (avec un 3eme personnage).
Anatomy of a murder
Un silouhette qui évoque à la fois le corps découpé d’une autopsie et le tracé à la craie d’un cadavre sur le bitume… Comment faire cette liste sans inclure cette affiche ?
A une époque (1959) où les posters étaient souvent très chargés, pour donner le plus d”infos sur le film, pour faire dans le spectaculaire, Saul Bass évite la surenchère avec son style si personnel et si souvent imité. Une vraie leçon.
Pulp Fiction / Grindhouse
Quentin Tarentino aime les hommages, les ré-éditions, les re-découvertes. Son affiche pour Pulp Fiction qui reprend intégralement le style d’une couverture de magazine pulp, en est un parfait exemple; comme celui du faux programme Grindhouse qui sert de poster au tandem “Boulevard de la mort / Planète terreur”.