Les Méchants qu’on aime (et pourquoi)
Si le cinéma et la culture populaire en général regorgent de méchants charismatiques et originaux (Norman Bates, Mrs. Iselin, Ming the merciless – version alternative du diabolique Fu Manchu – …) seuls certains d’entre eux accèdent à une popularité qui égale voire dépasse celle des héros qui les combattent.
Illustrant l’attirance pour le côté obscure de la Force sombre en chacun de nous, ces Méchants qu’on aime sont souvent liés à l’incarnation géniale d’un(e) comédien(ne) au cinéma, ou à la personnalité forte et détaillée que leurs créateurs ont eu la bonne idée de leur conférer.
- Lord Vader ?
- Yes, Master
- Rise !
Catwoman
Elle a été introduite dans le comics Batman en 1940 sous les traits d’une cambrioleuse surnommée The Cat.
Plu stard, selon la version (films, dessins animés ou B.D.) et selon les époques, l’origine de Selina Kyle est très différente. Richissime écologiste fanatique des félins, secrétaire tuée par son patron puis ramenée à la vie par les chats de ruelles, prostituée assassinée par son proxénète, etc, elle est très souvent l’incarnation d’une femme abusée, violentée qui doit mourir pour changer d’identité, prendre le contrôle de sa vie et se venger.
C’est ce mélange de faiblesse et de force qui la rend intéressante. De plus contrairement aux autres vilains ci-dessous, elle n’est pas une meurtrière.
Dans la culture populaire, Catwoman est devenue un symbole de la femme fatale, associant élégance, indépendance, beauté et ambivalence. Elle incarne l’aspect féministe de l’univers déjà très féminin de Batman.
Dr Doom / Fatalis
De son vrai nom Victor Von Fatalis, apparaît pour la première fois dans le comic book Fantastic Four #5 de juillet 1962.
Fatalis est un génie scientifique polymathe, qui confectionne un nombre impressionnant d’appareils et d’inventions pour atteindre ses fins, (machine à remonter le temps, appareils capables de donner des super-pouvoirs et plusieurs variétés de robots). Fin stratége et habile manipulateur il fait souvent usage de “Fatalibots”, copies androïdes de lui-même, qu’il envoie en mission à sa place.
Bien qu’humain, fils d’un guérisseur gitan et d’une sorcière, dépourvu de super-pouvoirs (si l’on excepte ses connaissances occultes), le Dr Fatalis a affronté les plus grandes puissances de l’univers. Ainsi, on l’a vu voler son pouvoir au Surfeur d’Argent, emprunter son pouvoir à Galactus en personne avant d’affronter le tout-puissant Beyonder, à qui il vola également son pouvoir, ou même affronter Méphisto, incarnation du diable, sur son propre terrain en enfer.
C’est un vrai Super-Méchant, l’un des plus puissants de l’univers Marvel. Son look imposant, ses aptitudes hors du commun en font un vrai génie maléfique, on sait que lorsque un héros l’affronte, le combat va être titanesque.
Skeletor
Véritable incarnation du Mal sur la planète Eternia, Skeletor – Seigneur de la destruction – cherche à s’emparer du pouvoir du Château des ombres, dont les secrets lui permettraient de contrôler l’univers.
Skeletor, de son vrai nom Keldor, serait le frère du roi Randor. Steven Grant, le scénariste du minicomics, a confirmé la théorie comme quoi Mattel avait dans l’idée d’en faire une sorte de Dark Vador, altéré par des énergies cosmiques. La série de 2002 explicite cette histoire de frères jumeaux, dont l’un des deux enlevé par Hordak, perdra son visage pour sauver sa vie, devenant ainsi le sorcier Skeletor.
Skeletor possède un large éventail de pouvoirs mystiques. C’est un sorcier très puissant qui contrôle de sombres pouvoirs magiques, comme la capacité de se téléporter (lui-même et les autres) sur de vastes distances, d’envoyer des ordres télépathiques à ses sbires, de faire pousser des plantes… Il pratique l’hypnotisme, les illusions magiques, peut créer des passerelles entre les dimensions, etc… Bref, c’est pas Garcimore.
La série de 2002 le montre aussi en tant que combattant hautement qualifié. Il est généralement armé du bâton magique de Havoc, une longue perche couronné par le crâne d’un bélier (et dans certaines représentations, une boule de cristal intégrée à l’intérieur). Il peut envoyer des éclairs de force mystique.
Skeletor tient une place à part dans le monde des Geeks, bien sûr parce qu’il est le méchant d’une des séries animées les plus populaires des années 80: Les Maîtres de l’Univers (vous aviez la carte de membre ?). Mais aussi à cause de son look incroyable, corps bodybuildé bleu, habits violets et crâne jaunâtre ! On a rarement réussi à faire aussi menaçant et funky en même temps…
Sidious – Maul – Vador
Beaucoup de super-vilains à choisir dans les trilogies de Star Wars…
Commençons par Palpatine (Sidious), qui représente le pouvoir politique et militaire à son degré le plus toxique. Ian McDiarmid est présent dans quatre des six films. Pour son premier, Le retour du Jedi, il n’avait que 22 ans. Pour le dernier il avait 23 ans de plus ! (Il a également fait une apparition numérique dans The Empire Strikes Back.)
C’est l’un des acteurs majeurs de la scène britannique des dernières décennies, Il utilise sa voix mielleuse pour verser du poison dans l’oreille d’Anakin Skywalker et transformer le plus ambitieux des Jedi en un maléfique Darth Vader.
Palpatine est le méchant parfait: il convainc les personnages de l’histoire, mais aussi les spectateurs, que le mal est à la fois nécessaire, essentiel, libérateur et passionnant…
Darth Maul est l’apprenti Sith de Darth Sidious. Il est incarné par Ray Park.
Féroce et cruel, totalement voué à la seule cause de son maître, expert acrobatique du maniement du double sable laser, il abat Qui-Gon Jinn, le maître d’Obi-Wan Kenobi, au terme d’un combat acharné. Arrogant et trop sûr de lui, il est vaincu à son tour par Obi-Wan Kenobi qui le coupe en deux au niveau de la taille (un coup appelé « Sai tok » dans les arts Jedi).
Véritable méchant du premier épisode de la nouvelle trilogie attendue 16 ans par les fans, son quasi-mutisme, son visage littéralement démoniaque et sa maîtrise de la capoera sith-style en ont fait un classique instantané !
Vador est la superstar de l’univers Star Wars… Devenu le personnage principal de la saga par son charisme hors du commun, il est considéré par beaucoup comme le plus grand méchant de l’histoire du cinéma (avec Hannibal le Cannibal et Norman Bates).
Sa voix d’outre-tombe au phrasé de plongeur asthmatique, son parcours personnel, de son amour contrarié avec Padmée Amidala à sa rédemption par un acte de sacrifice envers son fils, autrefois ennemi juré, font de DarK VadOr un personnage certes du mauvais côté de la barrière mais étonnement humain et touchant dans cette galerie de monstres…
Harley Quinn
Personnage récent du Batverse, créée en 1992 pour la série animée.
Jeune médecin psychiatre, Harleen Quinzel travaille à la réhabilitation des patients dans l’enceinte de l’asile d’Arkham jusqu’à sa rencontre avec le Joker. Harleen tombe amoureuse du célèbre psychopathe et l’aide à s’évader à plusieurs reprises, avant d’être soupçonnée. On lui donne alors sa propre cellule à l’asile…
Après le tremblement de terre qui secoua Gotham, une bonne partie d’Arkham est détruite. Harleen Quinzel se confectionne alors un costume d’arlequin (d’où le jeu de mot avec son nom) pour assister son nouveau mentor à l’accomplissement de ses desseins machiavéliques. Sa relation avec le joker est assez compliquée: assez cruel avec elle, ils se disputent souvent mais elle finit toujours par lui pardonner et revenir à ses côtés. Elle fait le mal en grande partie pour plaire au Joker.
Harley fait parfois équipe avec l’Empoisonneuse (Poison Ivy). Elles incarnent un duo résolument féministe. Enjouée et énergique, souvent versée vers la comédie de situation elle montre pourtant un côté très sensuel et sexy.
Vandale Savage
Savage, membre d’une tribu d’Hommes des cavernes, fût irradié par une mystérieuse météorite qui lui conféra immortalité et intellect surdéveloppé. C’est un brillant tacticien ayant acquis au fil des siècles un savoir technologique considérable.
C’est l’un des méchants les plus marquants de DC Comics et a il combattu des centaines de héros à travers l’histoire. En 2009, Vandal Savage a été classé par IGN à la 36e place des Pires Vilains de Comic Book de tous les temps.
Méconnu du grand public, c’est pourtant l’un des adversaires les plus retors auquel Superman, Green Lantern ou Flash aient été confrontés. Violent, arrogant, sans pitié, machiavélique, il fait partie du club très fermé des Super-Vilains.
Moins bien classé que Lex Luthor (4e) Darkseid (6e) ou Ras’Al Ghul (7e), il incarne mieux, je trouve, le génie criminel dans toute sa malveillance. Il sait qu’il a tout le temps devant lui…
Dracula
Le personnage du comte Dracula est né en 1896, dans le roman de forme épistolaire écrit par l’écrivain irlandais Bram Stoker, lequel s’est inspiré des légendes courant sur Vlad Țepeș, un voïvode de Valachie surnommé « Dracula » et réputé particulièrement cruel (wikipédia).
dès 1819, John Polidori publie The Vampire inspiré d’une idée originale de Lord Byron. John Sheridan Le Fanu publie également son roman Carmilla 26 ans avant Dracula.
Plus que le sens du récit et la maîtrise du suspense de Stoker, c’est la personnalité de son personnage principal qui fonde le mythe. Le comte Dracula, au-delà de la créature d’épouvante aux pouvoirs surnaturels, est avant tout un être humain damné, un non-mort, et c’est cette dimension complexe qui assure son charme.
Adaptés un nombre incalculable de fois au cinéma, dans des romans, dessins-animés, bandes-dessinées et autres opéras, les facultés prêtées à Dracula (ou à son quasi alter-ego Nosferatu) varient selon les versions.
Ainsi, dans le roman de Bram Stoker, le roi vampire possède de nombreux pouvoirs: il peut se transformer en chauve-souris, en chien, en loup, en grains de poussière sur des rayons de lune, en brouillard, se faire grand ou rapetisser, se rendre maître des éléments (tempête, brouillard, tonnerre)…
Le roman détaille également un grand nombre d’incapacités, qui vont constituer un véritable canon du vampire; ainsi, Dracula ne peut pénétrer chez quelqu’un sans y avoir été préalablement invité, ne peut traverser une eau courante, ne peut bénéficier de ses pouvoirs pendant le jour, etc…
Son corps ne projette aucune ombre, son image ne se réfléchit dans aucun miroir. L’ail, un crucifix, une hostie ou de l’eau bénite le repoussent ; une branche de rosier sauvage, posée sur son cercueil, l’empêche d’en sortir.
Par ailleurs, il existe plusieurs moyens pour le détruire : lui transpercer le cœur à l’aide d’un pieu, le décapiter ou tirer une balle bénite dans sa tombe. Dans Nosferatu, Murnau n’indique qu’un seul moyen : une femme pure doit retenir le vampire toute la nuit et lui faire oublier le chant du coq. C’est cette indication qui a amené les autres cinéastes — hormis Coppola — à exploiter l’idée que la lumière du jour était elle aussi nocive pour les vampires.
Stoker se soumettait parfaitement à la morale victorienne qui caractérisait son époque et condamnait les récits qui parlaient explicitement de sexualité. Pour autant l’attraction du comte est indéniable: « J’étais comme étourdie et, chose étrange, je n’avais nulle envie de m’opposer à son désir » fait-il dire à Mina Harker… C’est cet aspect érotique qui fait de ce personnage l’un des méchant les plus populaires.
Joker
Il apparaît pour la première fois dans le comic Batman #1 en 1940. Il est le principal ennemi de Batman, et l’un des antagonistes de comics les plus populaires.
La nuit du drame fondateur ayant donné naissance au Joker eut lieu dans une usine de traitement de déchets chimiques appelée Axis Chemicals. Survivant de justesse à une plongée dans un bain toxique, le gangster connu jusque là sous le nom de Red Hood sombra dans la folie en découvrant son nouvel aspect physique, et jura qu’il rendrait le monde aussi désaxé que lui.
Le personnage est extrêmement manipulateur et conçoit des plans d’un génie hors du commun, qu’il est capable d’adapter et de modifier constamment selon les circonstances. Très fin psychologue, il est capable de contrôler ou de faire douter n’importe qui, ce qui en fera peut-être l’ennemi psychologique de Batman le plus puissant.
L’arme de prédilection du Joker est la substance toxique qu’il a inventé et qui porte son nom : le Venin Joker ( “Gaz Hilarex” dans le film de Tim Burton ). Cette substance provoque un choc anaphylactique dû au blocage des canaux de calcium et de potassium. L’effet visible est un sourire figé sûr le visage de la victime. Suivant la dose, la peau peut se décolorer et les cheveux peuvent virer au vert, autres signes du clown criminel.
Le Joker utilise aussi tout un arsenal de clown détourné, des tartes au cyanure ou explosives, des buzzers électriques mortels, des cartes à jouer tranchantes ou encore sa fameuse fleur en boutonnière qui projette un jet d’acide, ou parfois son Venin Joker.
On adore chacune de ces apparitions car il est un fantastique contrepoint à toutes les caractéristiques de Batman:
- continuellement en train de rire
- exubérant et vantard
- égoïste et menteur
- porte un accoutrement aux couleurs flashy
Hannibal Lecter
Elu “pire méchant de cinéma de tous les temps” dans un sondage de l’American Film Institute.
Psychopathe créé par Thomas Harris, il a été joué par trois acteurs: Brian Cox dans Manhunter 1986 (basé sur le roman Dragon Rouge), Gaspard Ulliel en Lecter ado (2009 – Hannibal Rising) et par Anthony Hopkins dans Le Silence des Agneaux (1991) et dans Hannibal et le remake de 2002 de Dragon Rouge.
Le choix du public va indéniablement à Hopkins pour la majesté et le sadisme sombre du portrait de ce fou génial.
Terminator
Le T-800 est une machine: plus solide qu’un immeuble, capable de briser un hooligan à mains nues, tirant à vue sur les vieilles dames, dévastant les commissariats de police…
Ce cyborg a fait un voyage à travers le temps, atterrissant en 1984 (une année de prédilection pour la science-fiction dystopique) avec la mission de réécrire l’histoire du 21ème siècle. Il doit éliminer une femme dont le destin est de donner naissance au sauveur du prochain millénaire. Il est poursuivi dans le passé par un résistant du futur qui s’avère être le géniteur du mioche dont le T-800 veut empêcher la naissance (le ticket de ciné était fourni avec 2 aspirines…)
Avec sa coupe en brosse, ses Ray-Ban opaques et un ensemble en cuir que seul les vaches des années 80 pouvaient produire, le Terminator reste un mètre-étalon (voire deux mètres) du méchant de thriller fantastique.
Dans les deux suites directes, la créature est devenue un compagnon garde du corps du héros… C’est une petite tragédie pour les amateurs de vilenie cinématographique. Rien de pire que lorsqu’un mauvais gars devient un ange gardien…
Agent Smith
C’est un programme qui parcourt la Matrice pour en assurer la sécurité et lutter contre les humains qui la piratent.
L’agent Smith hait la Matrice et veut quitter cette dernière. Pour ce faire, il désire capturer Morpheus afin d’accéder à Sion, cité humaine souterraine qui échappe toujours au joug des machines, et détruire les derniers humains résistants à la Matrice, ce qui rendra inutile sa présence au sein de cette dernière.
Manque de bol, il tombe sur Neo. Hautain, en apparence froid et calme mais bouillonnant d’une colère dévastatrice quand elle se libère, l’agent Smith est presque aussi fort en kung-fu wushu que Neo. Mais le presque l’énerve énormément…
On adore ce personnage, en grande partie grâce à l’interprétation géniale d’Hugo Weaving.
Professeur Moriarty
Connu pour être l’ennemi le plus redouté de Sherlock Holmes. Considéré comme l’un des premiers super-vilains de la littérature, Moriarty est un cerveau criminel que Holmes décrit comme le « Napoléon du crime ».
Moriarty est cité dans 7 aventures de Holmes. Il apparaît pour la première fois dans Le Dernier Problème, publié en 1891. Il joue à nouveau un rôle important dans La Vallée de la peur, antérieur dans la chronologie du héros mais publié après.
Bien que Moriarty n’apparaisse réellement dans seulement deux des soixante aventures de Sherlock Holmes, l’attitude du détective à son égard ont fait que les lecteurs l’ont considéré comme le pire ennemi de Holmes.
La motivation principale de Conan Doyle, en créant Moriarty, était de tuer Sherlock Holmes (moriar signifie « mourir » en latin). Le Dernier Problème était censé représenter le dernier cas de Holmes, et l’auteur pensait adoucir la mort du détective auprès de ses lecteurs, en le faisant partir auréolé de la gloire d’avoir débarrassé le monde d’un criminel si malfaisant que toute autre enquête ultérieure aurait semblé futile…
La pression des lecteurs a forcé Conan Doyle à ramener Sherlock Holmes à la vie, et le personnage de Moriarty allait revenir de nombreuses fois sous la plumes d’autres auteurs…
Maximilian
Maximilien est probablement le personnage du film Le Trou Noir (1979) qui se démarque le plus. Cette chose, rouge et mauvaise, tout droit sortie d’un cauchemar Lovecraftien ressemble à un robot conçu par Satan lui-même.
Toutes sortes de théories circulent sur l’Internet à propos de Max. Le robot serait le diable lui-même qui veille sur le Dr. Hans Reinhardt, Faust futuriste, ou bien encore le robot serait en fait animé par l’esprit du Docteur transféré dans ses circuits, le savant fou n’étant qu’un clone…
Tout cela illustre l’impact qu’a eu ce robot dans la sous-culture, tout en lui évoque le Mal.
Wicked Witch of the West
Il n’y a pas que les super-héros qui ont des identités secrètes, cette vieille bique de Miss Gulch qui roule à bicyclette sur les routes du Kansas, ne tarde pas à chevaucher son balai de Méchante Sorcière de l’Ouest dans le ciel du royaume d’Oz.
Son accoutrement si typique, sa peau verdâtre, son ricanement et ses sortilèges ont marqués définitivement la représentation de la sorcière outre-atlantique. Sans compter la performance de Margaret Hamilton qui l’a rendue machiavélique à souhait.
Menaçant de mettre le feu à l’Épouvantail et de planter un essaim d’abeilles dans la poitrine creuse de l’Homme de Fer, Dorothy la tue (…) avec l’eau utilisée pour protéger l’Épouvantail de l’incendie. L. Frank Baum n’a jamais vraiment expliqué comment l’eau l’avait tué mais il a dit “la sorcière était si vieille et si méchante, que tout le sang dans son corps avait séché plusieurs années auparavant”. Ainsi, on pourrait supposer que le retour brutale de l’eau a été fatal à cette sécheresse extrême…
Classée 4e (et premier personnage féminin) dans la liste des 50 plus grands méchants du Cinéma par l’American Film Institute. Une position méritée !
Hans Landa
Colonel de la S.S. autrichienne, sadique quoique charmeur, polyglotte, intelligent et raffiné. Il est surnommé le Chasseur de Juifs pour sa grande facilité à trouver les Juifs se cachant dans la France occupée.
Comment trouver un personnage semblable intéressant ? Eh bien grâce à la performance d’acteur de Christophe Waltz et parce que le personnage est fictif… (à l’inverse de Amon Göth, incarné magistralement par Ralph Fiennes mais devant l’authentique ignominie de ce salaud réel, il n’avait pas sa place dans cette liste).
Landa, lui est une caricature de nazi, ce qui le rend supportable, et sa pleutrerie, sa veulerie en font un pantin comique.
Anton Chigurh
Chigurh est un tueur à gages qui n’a pas de remords ou de compassion pour les autres êtres humains, il est décrit par un personnage dans le roman comme un “tueur psychopathe”. Son arme principale est un pistolet pneumatique à cheville percutante, qu’il utilise soit pour tuer ses victimes ou pour détruire le cylindre des serrures de portes.
Coiffé avec une coupe improbable, un ensemble en jean à col pelle à tarte et pattes d’eph, il ne viendrait pourtant à l’idée de personne de se moquer de son look…
Les critiques ont loué l’interprétation de Bardem, qui lui a valu un Oscar, un Golden Globe et un BAFTA pour son interprétation. Chigurh a été ajouté à de nombreuses listes des plus grands méchants. (11e pour ugo.com) ou plus largement des personnages fictifs de film (46e pour Empire.com dans leur liste des 100 plus grands personnages de film de tous les temps).
Maléfique / Maleficient
Elle s’est auto-proclamée “Maîtresse du Mal” après ne pas avoir été invitée au baptême du bébé des souverains du royaume. Elle maudit le nourrisson, la princesse Aurore, destinée à se “piquer le doigt sur la pointe d’une quenouille et en mourra” avant que le soleil ne se couche le jour de son seizième anniversaire.
Marc Davis, l’animateur responsable de ce personnage de La Belle au bois dormant (1959) a opté pour un look plus élégant que celui de la sorcière classique, centrée autour de l’évocation des flammes, couronnées avec les cornes du diable. Selon Davis, Maléfique “a été conçue comme une chauve-souris vampire géante inspirant un sentiment de menace”. Challenge accepté…
HAL 9000
HAL 9000 est un puissant ordinateur doté d’intelligence artificielle, gérant le vaisseau spatial Discovery One dans la saga des Odyssées de l’espace d’Arthur C. Clarke, dont les deux premiers romans ont été adaptés au cinéma.
HAL est pour ainsi dire le sixième membre de l’équipage, doté de la faculté de prendre des décisions, discuter avec l’équipage et gérer tous les systèmes de navigations, de contrôle et de communication du vaisseau. Mais il se révèle vite très susceptible et beaucoup plus humain (mauvaise foi, peur, vengeance,…) que les astronautes de la mission ne le pensaient…
Max Cady
Bien sûr, Robert De Niro est effrayant dans le remake de Cape Fear. Mais il ne peut pas faire le poids contre un Mitchum déchaîné, satyre satanique qui traque une famille bien sous tous rapports.
Des années auparavant, l’avocat Sam Bowden (Gregory Peck) a témoigné dans une affaire qui a envoyé en prison Max Cady. Mais Max a une mémoire de… comment s’appelle cette grosse bête grise ? ah oui ! rhinocéros.
“J’ai un truc prévu pour votre femme et votre fille, qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier.”
Clairement avilissant, Mitchum rend la menace aussi explicite que le début des années 60 pouvait le permettre. Le New York Times écrivit que le film était “un de ces shockers qui provoque le dégoût et le regret.”
Peut-être, mais la tension sexuelle est si chaude que lorsque Max coince la femme de Sam (Polly Bergen) dans sa cuisine, et lui fissure un œuf sur sa poitrine dénudée, on s’attend presque à le voir frire…
