Les courses-poursuites au cinéma

car chase bullit

Bien qu’historiquement les premières poursuites au cinéma étaient des poursuites à pied (le policier courait après Charlot), quand on évoque les courses-poursuites, on imagine toujours des scènes dans lesquelles un ou plusieurs véhicules se poursuivent les un les autres.

Elles sont devenues tellement courantes dans les films d’actions ou les comédies que, pour sortir du lot, une poursuite se doit d’être vraiment spectaculaire ou alors de trouver un angle original. Pas facile de renouveler le genre ! Mais c’est possible…

Cours après moi shérif !

Basée sur de “The Driver” (1978) (comme l’est aussi “The transporter” 2002) la séquence d’ouverture de Drive est un vrai jeu du chat et de la souris entre la police et Ryan Ghosling. La tension parfaitement rendue, les changements de rythme, l’ambiance nocturne, en font une poursuite spectaculaire même si c’est dans un sens inhabituel.

Il ne suffit pas pour autant qu’une course-poursuite soit spectaculaire pour être vraiment réussie. Elle sera vraiment efficace si le spectateur s’identifie soit au poursuivant, soit au poursuivi.

Faisons un petit tour de quelques unes des meilleurs courses-poursuites du cinéma. Attachez vos ceintures j’ai envie de dire.

Bullit (1968)

Cette scène fait désormais partie du panthéon du cinéma américain. Elle constitue la première course-poursuite en voiture sportive (Dodge Charger R/T ’68 et Ford Mustang Fastback GT390 de 1968, debadgée par Carroll Shelby à la demande de Steve McQueen ) et se distingue par un réalisme saisissant en partie dû au positionnement judicieux des caméras.

D’ailleurs une partie de la scène est repassée plusieurs fois (le moment où ils doublent une Coccinelle verte dans une descente) mais sous des points de vue différents.

Contrairement à la croyance populaire, Steve McQueen n’est pas le pilote de la mustang dans certains plans de cette scène (les compagnies d’assurance ont catégoriquement refusé), il s’agit de Bud Edkins (auteur du saut à moto dans la grande évasion).

Smokey and the bandit (1977)

Cours après moi Sherif est représentatif d’un grand nombre de films tournés dans les années 70 où la bagnole, élément central de la culture américaine, devient une vraie “movie star”. Il fonctionne notamment parce que son héros est un rebelle sympathique pour ne pas dire potache, allergique à la volaille motorisée de son comté…

C’est un peu le cousin cul-terreux (redneck dans le texte), de Kowalski, héros désabusé de Vanishing Point (1971). Grands espaces, Dodge Challenger R/T et blonde hippie bronzée à oualpé sur sa moto… Vanishing Point est un film culte. Mais ça n’en fait pas un chef-d’oeuvre non plus. (pas plus que son remake avec Viggo Mortensen).

Dans la lignée de “Vanishing point” et des ses courses poursuites à fond de 4 (on est dans les seventies, eh ho), on trouvera Dirty Mary Crazy Larry (1974) avec un Paul Fonda lui aussi rebelle et allergique à tout ce qui porte une plaque en étoile… Si on ne garde que les excès de vitesse sur les highways poussiéreuses (plus de héros rebelle, même si Burt Reynolds pointe à nouveau son dentier et sa moustache) on obtient CannonBall Run (1981).

Ceux qui veulent vraiment faire le tour du genre pourront regarder le Convoi (1978) mais auront une impression de déjà vue avec ces cow-boys causant dans leur CB pour se moquer du shérif local (même si c’est Ernest Borgnine quand même).

Et si vous n’en avez pas assez, il y a toujours les cascades des cousins Dukes dans “Shérif fais moi peur“…

The French Connection (1971)

Le film de Friedkin est souvent cité comme ayant l’une des plus grandes séquences de poursuite en voiture dans l’histoire du cinéma. La chasse implique Popeye (Gene Hackman) à bord d’une voiture réquisitionnée (une Pontiac LeMans 1971), chassant frénétiquement un train surélevé, dans lequel un tueur à gages tente de s’échapper.

Friedkin lui-même cadrait depuis la banquette arrière, enveloppé dans un matelas de protection. L’équipe de production n’avait pas reçu d’autorisation préalable de la ville (Brooklyn) pour ces cascades dangereuses.

La caméra tournait à 18 images secondes (au lieu de 24) ce qui accélérait la vitesse perçue d’environ 30 %, un truc souvent utilisé dans les poursuites en voitures.

Duel (1971)

Spielberg à son meilleur niveau ! Tout le film lui-même est une course-poursuite. L’identification est totale avec le conducteur malchanceux de la Plymouth Valiant pourchassé par un poids-lourd (un Peterbilt 281) dont on ne connaît pas les motivations ni l’identité.

Mais il porte des plaques minéralogiques en trophées sur son parechocs… Pas bon  ça…

The seven ups (1973)

La longue poursuite de “Police puissance 7” présente certaines similitudes avec celle de “Bullit”:

  • elle se déroule d’abord en ville puis sur route de campagne
  • sans dialogues (ou presque)
  • réutilise le même passage sous différents angles (plus subtilement)
  • avec un crash final spectaculaire

mais s’en distingue aussi par certaines particularités:

  • la présence de traffic urbain et de piétons,
  • l’embuscade des bad-guys derrière le bus
  • pas de musique du tout
  • et les nombreux contacts, accrochages, coups de feu qui transforment les voitures en quasi-épaves roulantes

The Blues Brothers (1980)

La bluesmobile est un personnage à part entière du film. Elle est impliquée dans des poursuites toutes plus délirantes les unes que les autres. La destruction du centre commercial en est un parfait exemple.

Pour réaliser les gigantesques poursuites avec la police, la production à acheté 60 voitures, presque toutes détruites pendant le tournage, notamment dans la scène finale de carambolage.

To Live and Die in L.A. (1985)

Encore un film de Wiliam Friedkin avec encore une excellente course poursuite. Son originalité c’est le lieu où elle se déroule: les faubourgs industriels de Los Angles (L.A. pour les intimes).

Entre entrepôts, freeways interminables et enchevêtrées, voie de chemin de fer et le fameux collecteur d’égouts… il faut bien une grosse américaine des années 80 pour encaisser ce parcours du combattant.

Terminator 2 (1992)

He’s back et il est pas content, car une mise-à-jour cherche John Connor…

Un pur classique. La poursuite est remplie de moments cultes comme la course à pied très “cyborg-style” du Terminator, la conduite à une main de la Harley, le rechargement du shotgun par Scwharzy,…

(Le “trivia” du jour c’est bien sûr cette inscription sur la pile du pont sur laquelle le T-1000 se crash: “Caution 9-11″.)

James Bond (1962-)

Si on devait avoir un champion toutes catégories de la course-poursuite ce serait lui… (“Lien,… Jacques Lien”… tout de suite ça le fait moins).

De la 2CV à la Lotus Esprit turbo amphibie, en passant par une Aston Martin ou une Ford Mondéo (voire une Renault 9…), il à la classe dans tout ce qui roule.

Le choix est dur mais gardons 3 exemples:

  • Tomorrow Never Dies (1997)

L’archétype de la démesure des gadgets pre-reboot de la franchise. 007 télécommande depuis le siège arrière sa BMW classe 7 toutes options (cuir, fumigènes, missiles, …) avec son Sony-Ericsson dernier cri (qui à parlé de placement produit ?). C’est énorme.

  • Casino Royal (2007)

L’ouverture est une poursuite à pied d’anthologie. Véritable redémarrage de la franchise, le Bond des années 2000-2010 à suivi les cours du soir de Jason Bourne…

A Madagascar Bond traque un terroriste, Mollaka, apparemment spécialiste du “parkour“…

  • Quantum of solace (2009)

Un peu frustré de la poursuite en Aston-Martin de Casino royal, le deuxième “Bond” avec Daniel Craig remédie au problème dès le début du film.

Au fond classique mais efficace, cette poursuite en voiture est très réussie notamment grâce à la parfaite intégration des réactions de Bond au volant de sa DBS au fur et à mesure que les pépins s’accumulent.

Ronin (1998)

On pourrait résumer la séquence ainsi: vitesse réelle + ruelles étroites.

Dans ce film s’exprime toute la maîtrise de l’équipe de Rémy Julienne, spécialiste de la cascade auto (et habitués des James Bond, entre autres).

Matrix Reloaded (2003)

Les courses poursuites impliquant principalement une ou des motos sont assez rares au cinéma.

Il y a par exemple une séquence à la fin de Mission Impossible 2 (2000) et puis surtout celle du freeway dans le second opus de la trilogie Matrix.

Très spectaculaire et rythmée (à cause des “spawns” des Agents) elle est pour moi décevante car elle donne une part trop grande aux plans “impossibles” (ex: passage entre les roues du camion) qui enlève de la crédibilité à la poursuite (ou plutôt l’équivalent filmique de la créance littéraire de Tolkien (oui, Môsieur, j’ai des lettres…).

Gone in 60 sec (1974 – 2000)

Bien que l’original comporte une course poursuite de près de 40 minutes, je préfère parler du remake avec Nicolas Cage, Angelina Jolie et Raymond Duvall. (c’est mon blog, je fais keske je veux)

La poursuite finale vaut beaucoup pour la voiture… Une magnifique Shelby GT500 Fastback de 1967 qui répond au doux prénom d’Eleanor.

Un moteur dément lui a été greffé : le Shelby Super Snake V8 de 7,0 litres de cylindrée, gavé au NOS pour dispenser plus de 700 chevaux ! Finalement, c’est Caroll Shelby lui même qui apporte la touche finale en la signant et en autorisant les (12) Fastback du film à porter le nom de Shelby GT 500 !

Bad Boys II (2003)

A la fois fusillade et poursuite en voitures. La deuxième partie très typée “esthétique clip” rappelle aussi la Relève.

Bad Boys, Bad Boys

What U gonna do when they come for U ?

The italian job (1969 / 2003)

Classique du film de casse, il est aussi connu pour son trio de mini, utilisée comme camions de transport de fond…

La séquence finale est originale car le gabarit des minis leur permet de passer là où aucune autre voiture n’irait et ainsi échapper à leurs poursuivants ! Le remake utilisant le remake moderne de la voiture… ben, le concept fonctionne nettement moins bien avec une auto qui n’a plus rien d’une petite voiture…

Le 5e élément (1997)

Un bon exemple pour illustrer les courses poursuites avec des véhicules volants. Korben Dallas, chauffeur de taxi sur le retour, ancien commando, tombe littéralement sur Leelo, dernier espoir de l’humanité…

Il préfère perdre les 2 derniers points de son permis plutôt que de livrer à la police l’intrigante étrangère… L’ajout d’une 3eme dimension pour le déplacement des véhicules apporte beaucoup de dynamisme au genre.

D’autres films avec des véhicules volants ont des courses-poursuites mémorables (en bien ou en mal d’ailleurs):

  • Top Gun (1986)
  • Les Chevaliers du ciel (aka “Skyfighters” – 2007): le film bof, mais les scènes de combat: bien mieux que “Top Gun” et autres” Aigles de fer”…
  • Star Wars : la trilogie des préquelles croule sous les poursuites (vaisseaux ou autres) plus ou moins réussies: la course de pods (ép.I), le Slave 1 vs Obiwan dans le champ d’astéroîdes (ép.II), Anakin et Obiwan derrière l’assassin métamorphe sur Coruscant (ép.III)…
  • Star Wars : la trilogie originelle possède  deux excellentes courses-poursuites : Vader et les Tie-Fighters essayant d’abattre les bombardiers et X-Wings dans les sillons de l’Étoile Noire (ép. IV) et celle des speeders impériaux sur la lune forestière d’Endor. (ép. VI)

Mad Max 2 (1981)

The Road Warrior: tout est dans le sous-titre du film…

Et cette Ford Falcon XB coupe v8 Interceptor à plus de gueule que toutes les pâles copies des bolides de “Death Race“…

The Fast and the Furious (2001)

Bien que le meilleur film de la série soit “Fast 5″ les courses des 3 premiers films ont un côté ludique et coloré assez inimitable.

Hormis le 1er film, la série ne brille pas par la profondeur des histoires racontées…

Death proof (2007)

Clairement ce film de Tarentino est dérangeant à plus d’un titre. C’est selon moi, le moins bon de sa filmo, bien que les scènes de poursuites ( ! public averti ! ) soient extrêmement spectaculaire.

Elles sont dérangeantes car très violentes : non seulement le résultat à l’image mais aussi si on imagine les conditions et les risques de tournage où, de façon évidente et plus que n’importe quelle autre scène de poursuite de n’importe quel autre film, la vie des acteurs et cascadeurs était vraiment en danger…

Apocalypto (2006)

Retour au source: la course-poursuite à pieds (nus) ! Patte de jaguar est traqué dans la jungle pré-colombienne par les guerriers Mayas, et de chassé devient chasseur…

Les poursuites à pieds sont très intéressantes, physiques et souvent brutales (voir “Bourne Identity”, “Casino royal”,…)

Les exemples de poursuites qui envoient le bois sont légions. D’autres films moins fameux, ou moins réussis, ou même tout pourris, recèlent parfois des perles (c.f. Le Transporteur 1-2-3, THX 1138, l’Arme fatale 1-2-3-4…) mais la liste serait sans fin…

Les plus originales

La quadrilogie des Indiana Jones ne serait pas ce qu’elle est sans de bonnes courses poursuites.

Une d’entre elles est particulièrement originale puisqu’elle se déroule dans une mine abandonnée, où Indy et son équipe tente d’achapper aux Tugs en sautant dans les wagonnets abandonnés. S’ensuit une course vertigineuse où poursuivants et poursuivis ne contrôlent pas grand chose !

Et pour finir en beauté la plus originale des courses poursuites, celle de “La Cité de la peur”: la seule course poursuite de voiture… à pied.

Les poursuites ratées

Pourquoi ce paragraphe ? (qui risquerait d’allonger encore cet article… he ho réveillez-vous !)

Paske certaines poursuites étaient sur le papier parfaites et que le résultat, ben … craint !

  • Indiana Jones 4: une course poursuite avec duel au sabre (trop de cocaïne ?) entre deux jeeps lancées à fond les ballons dans la jungle…
  • Bourne trilogy. Le principal défaut : une caméra et un montage hystérique à la limite de la lisibilité et surtout fatiguant au bout d’une ou deux minutes… (quelqu’un a un sac en papier ?)

Ne vous retournez pas vous êtes suivis…

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17 / 10 / 11 | catégorie: films | Aucun comm.

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